Comme si on avait rencontré un bouddha en enfer : Proverbe japonais

Proverbes

Prononciation de « 地獄で仏に会ったよう »

Jigoku de hotoke ni atta you

Signification de « 地獄で仏に会ったよう »

“Comme si on avait rencontré un bouddha en enfer” est un proverbe qui exprime le sentiment de soulagement et de gratitude quand une main secourable est soudainement tendue dans une situation désespérée et douloureuse.

Ce proverbe est utilisé quand une aide ou des solutions inattendues apparaissent dans des situations difficiles qui semblent totalement désespérées. En contrastant l’enfer, l’endroit le plus dur et le plus désespéré, avec la rencontre du Bouddha compatissant, il souligne à quel point ce salut est précieux et digne de gratitude.

Les scénarios d’usage incluent être sauvé de difficultés financières, rencontrer un bon médecin quand on souffre de maladie ou de blessure, ou avoir quelqu’un qui vous comprend apparaître quand vous êtes isolé dans les relations humaines. Cela va au-delà de simplement dire “j’ai été sauvé” et exprime la gratitude profonde et le soulagement qui ne peuvent être ressentis que parce qu’on était vraiment au bord du désespoir.

Même aujourd’hui, il est utilisé comme le proverbe parfait pour exprimer la profondeur de la gratitude quand une main secourable inattendue est tendue pendant les tournants majeurs de la vie.

Origine et étymologie

L’origine de ce proverbe est profondément enracinée dans la vision du monde bouddhiste. Dans le bouddhisme, l’enfer est considéré comme le monde de la souffrance la plus intense, où ceux qui y tombent sont dit subir une douleur inimaginable. D’autre part, Bouddha est considéré comme un être compatissant avec le pouvoir de sauver tous les êtres sensibles.

Particulièrement, le bodhisattva Jizo était aimé comme le “Bouddha de l’enfer”, et il y avait une croyance qu’il irait en enfer lui-même pour sauver ceux qui y étaient tombés. De la période Heian à la période Kamakura, cette foi en Jizo s’est répandue parmi les gens ordinaires et est devenue un symbole d’espoir que des mains secourables seraient tendues même dans des situations désespérées.

Pendant la période Edo, les expressions nées de ce contexte religieux se sont établies comme proverbes quotidiens. Pour les gens de cette époque, la combinaison de l’enfer et de Bouddha, deux opposés polaires, était probablement la métaphore la plus compréhensible représentant la transformation dramatique du désespoir à l’espoir.

Le contexte de la création de ce proverbe contient les souhaits sincères des gens vivant dans des temps difficiles et la pensée bouddhiste de compassion qu’il y a du salut même dans les situations les plus désespérées.

Le saviez-vous

L’idée de rencontrer Bouddha en enfer provient en fait des enseignements du “bodhisattva Jizo” dans le bouddhisme. Le bodhisattva Jizo est un bodhisattva qui a fait le vœu “Je n’atteindrai pas la bouddhéité jusqu’à ce que tous les êtres sensibles soient sauvés” et est dit aller même en enfer pour sauver les gens qui souffrent. En d’autres termes, ce proverbe n’est pas juste une métaphore mais est basé sur la croyance bouddhiste qu’on peut réellement rencontrer Bouddha en enfer.

Fait intéressant, alors que le mot “Bouddha” de nos jours fait souvent référence aux “défunts”, il signifiait originellement “celui qui a atteint l’illumination” ou “sauveur”. Le “Bouddha” dans ce proverbe est utilisé précisément dans son sens original de sauveur.

Exemples d’usage

  • Quand je me noyais dans les dettes, un vieil ami m’a prêté de l’argent sans intérêt, et j’ai ressenti exactement comme si on avait rencontré un bouddha en enfer
  • Quand j’ai raté le dernier train et étais désemparé, un collègue qui passait par hasard m’a ramené chez moi, et c’était comme si on avait rencontré un bouddha en enfer

Interprétation moderne

Dans la société moderne, la signification de ce proverbe est devenue plus diverse tout en devenant simultanément plus familière. Avec la diffusion des médias sociaux, il est devenu plus facile de chercher de l’aide quand on a des problèmes, mais les relations humaines sont aussi devenues plus diluées. Dans de telles circonstances, quand on reçoit une aide inattendue, le sentiment de gratitude peut être plus profond que jamais.

Surtout pendant la pandémie de COVID-19, beaucoup de gens ont vécu des difficultés économiques et mentales. En de tels temps, les systèmes de soutien gouvernementaux, l’entraide communautaire, et les réseaux de soutien en ligne sont devenus un salut qui était comme “Comme si on avait rencontré un bouddha en enfer” pour beaucoup de gens.

De plus, dans la société de l’information, des “enfers” spécifiques à l’époque moderne tels que “incapable de trouver des réponses même après avoir cherché” ou “être troublé par des erreurs système” ont émergé. Quand on rencontre des experts qui donnent des conseils précis ou un support client aimable dans de telles situations, on expérimente vraiment le sentiment de ce proverbe.

D’autre part, les gens modernes sont habitués au terme “auto-responsabilité”, rendant difficile d’accepter honnêtement l’aide des autres. Cependant, ce que ce proverbe nous enseigne est la préciosité de recevoir de l’aide quand on a des problèmes et l’importance de la gratitude pour cela. Peut-être à cause des temps modernes, la valeur de ce vieux proverbe est en train d’être reconnue à nouveau.

Quand l’IA entend ceci

Dans la pensée bouddhiste, la relation entre l’enfer et Bouddha diffère complètement de ce qu’on imagine généralement. L’enfer n’est pas simplement un lieu de châtiment, mais l’endroit où la compassion de Bouddha se manifeste le plus intensément.

Comme le montre le vœu du bodhisattva Jizō « Je ne deviendrai pas Bouddha tant que l’enfer ne sera pas vide », Bouddha apparaît précisément auprès de ceux qui souffrent le plus. Cela s’explique par le concept fondamental bouddhiste de « bassuku yokuraku » : arracher la souffrance et apporter la joie constitue l’essence même de l’action de Bouddha.

Ce qui est fascinant, c’est qu’avec le concept de « karma », le bouddhisme considère la souffrance de l’enfer elle-même comme un processus de purification. Cela crée le paradoxe selon lequel les êtres en enfer se trouvent en réalité dans l’état le plus proche de Bouddha. C’est à l’extrême limite du désespoir, quand l’ego est complètement brisé, qu’on peut enfin accepter le véritable salut.

La doctrine de Shinran sur le « salut prioritaire des méchants » suit la même logique. Les méchants, plus encore que les bons, constituent l’objet du salut du Bouddha Amida, et c’est précisément dans les situations désespérées où l’on ne peut se sauver par ses propres forces que le salut par la grâce d’autrui apparaît le plus clairement.

Cette pensée rejoint la psychologie moderne avec l’« expérience du fond du gouffre ». En traitement des addictions, on considère que la véritable guérison ne commence qu’après avoir touché le fond du désespoir. Cette structure où la pire situation devient en réalité un tournant correspond exactement à l’expérience de « rencontrer Bouddha en enfer ».

Leçons pour aujourd’hui

Ce que ce proverbe nous enseigne aujourd’hui est qu’il y a toujours des moments où la lumière brille dans la vie. Peu importe à quel point une situation peut sembler désespérée, des mains secourables peuvent être tendues d’endroits inattendus. Ce qui est important est de maintenir l’espace mental pour remarquer ce salut.

Ce proverbe nous enseigne aussi l’importance d’un cœur reconnaissant. Quand nous recevons de l’aide, en ressentant vraiment cette gratitude et en exprimant des remerciements à l’autre personne, les connexions humaines deviennent plus profondes. Dans la société moderne, nous avons tendance à tenir pour acquis le fait d’être aidé, mais nous devrions nous efforcer d’être des gens qui peuvent ressentir de la gratitude pour même la plus petite gentillesse avec le sentiment de “Comme si on avait rencontré un bouddha en enfer.”

De plus, ce proverbe nous montre aussi la possibilité que nous-mêmes puissions devenir le “Bouddha” de quelqu’un. Quand nous voyons quelqu’un en difficulté, une petite aide pourrait devenir un salut pour eux. C’est un merveilleux proverbe qui nous rappelle une fois de plus que les gens vivent en se soutenant mutuellement.

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