Comment lire « Même si l’oiseau mange, ne mange pas l’oiseau »
Tori wa kutomo, dori kūna
Signification de « Même si l’oiseau mange, ne mange pas l’oiseau »
Ce proverbe signifie que vous pouvez manger des aliments contenant le caractère pour oiseau les jours ordinaires, mais vous ne devriez pas en manger les jours du Coq dans le calendrier zodiacal.
Le mot « tori » (oiseau) fait référence à la viande de volaille comme le poulet ou le canard. Le mot « dori » fait référence aux jours du Coq dans les douze signes du zodiaque.
En d’autres termes, manger de la viande d’oiseau est acceptable normalement, mais vous devriez l’éviter les jours du Coq dans le calendrier.
Les gens utilisaient cette expression pour communiquer les tabous alimentaires dans la vie quotidienne. Ils l’utilisaient surtout pour rappeler à la famille et aux autres quand les jours du Coq approchaient.
Les gens modernes suivent rarement les restrictions alimentaires basées sur le calendrier. Cependant, ce proverbe reste précieux car il montre comment les gens de la période d’Edo connectaient étroitement le calendrier avec la vie quotidienne.
L’expression ressemble à un jeu de mots, mais elle contient les coutumes de vie et les croyances religieuses de cette époque.
Origine et étymologie
Aucun document écrit clair n’explique l’origine de ce proverbe. Cependant, la structure des mots révèle un contexte intéressant.
Le point clé est les deux façons d’écrire « tori » et « dori ». Les deux ont le même son, mais le premier utilise des kanji tandis que le second utilise des hiragana.
Cette distinction est le cœur du proverbe.
Dans le calendrier de la période d’Edo, les douze signes du zodiaque étaient assignés aux dates. Les jours du Coq revenaient tous les douze jours.
Puisque le Coq représente les oiseaux dans le zodiaque, on pense que « dori » fait référence aux jours du Coq.
Les gens de cette époque avaient de nombreuses coutumes d’éviter certaines actions certains jours spécifiques. Ces pratiques venaient de l’onmyōdō (philosophie yin-yang) et des croyances populaires.
Elles étaient profondément enracinées dans la vie quotidienne. Éviter la viande d’oiseau les jours du Coq était probablement un tel tabou.
Ce proverbe ressemble à un jeu de mots, combinant mémorabilité et praticité. L’expression semblable à une rime la rendait facile à retenir et à transmettre de bouche à oreille.
Il capture la sagesse vivante des roturiers d’Edo qui connectaient le calendrier avec les tabous alimentaires.
Exemples d’usage
- Aujourd’hui c’est un jour du Coq, alors suivant « Même si l’oiseau mange, ne mange pas l’oiseau », prenons plutôt des yakitori demain
- Ma grand-mère disait souvent « Même si l’oiseau mange, ne mange pas l’oiseau » et préparait des plats de poisson les jours du Coq
Sagesse universelle
Derrière ce proverbe se trouve la sagesse humaine universelle de « créer des limites ».
Les humains ont toujours tracé des lignes entre les jours ordinaires et spéciaux pour donner un rythme et un sens à la vie.
Si chaque jour était exactement le même, le temps semblerait monotone et la vie deviendrait fade.
C’est pourquoi les gens ont établi des jours spéciaux avec des règles spéciales. Ces limites donnaient structure et couleur au temps.
« Même si l’oiseau mange, ne mange pas l’oiseau » peut sembler déraisonnable au premier abord. Mais cette petite restriction servait de dispositif pour rendre les gens conscients du calendrier.
Elle les rendait sensibles au flux du temps.
En évitant la viande d’oiseau les jours du Coq tous les douze jours, les gens devenaient naturellement conscients des dates. Ils ressentaient les saisons changeantes et le passage du temps.
Cet enseignement incarne aussi la vertu humaine de « modération ». Plutôt que de manger ce que vous voulez quand vous le voulez, vous vous retenez parfois intentionnellement.
Cela rend le prochain repas plus agréable.
Les restrictions enrichissent la vie quotidienne. C’est une sagesse humaine intemporelle.
À travers de tels petits tabous, nos ancêtres essayaient d’enseigner l’importance de la maîtrise de soi. Ils montraient comment vivre en harmonie avec le calendrier.
Quand l’IA entend ceci
Ce proverbe met en évidence une caractéristique remarquable des systèmes de traitement du langage humain. Quand on l’entend comme parole, « tori wa kutomo, tori kūna » sonne complètement identique.
En d’autres termes, les oreilles seules ne peuvent pas distinguer « tori » (oiseau) de « dori » (jour du Coq).
Mais au moment où c’est écrit, l’information visuelle à travers les kanji et kana divise le sens.
La recherche en linguistique cognitive montre que les cerveaux humains effectuent un « traitement prédictif » quand ils gèrent la parole. Ils devinent le sens à partir du contexte et des informations environnantes.
Ce qui rend ce proverbe intéressant est sa structure qui trahit intentionnellement cette prédiction.
La première moitié dit « mange les oiseaux », vous faisant imaginer de la volaille. Puis la seconde moitié utilise le même son pour dire « ne mange pas dori ».
Cette astuce en deux étapes est un jeu de mots qui exploite l’ambiguïté du langage parlé.
Encore plus fascinant est que ce proverbe ne peut être pleinement compris que quand il est écrit. Avec le son seul, vous pourriez sentir « c’est une sorte de jeu de mots ».
Mais seulement quand vous voyez les caractères cela fait tilt : « Ah, je vois ! »
Cela prouve que le langage humain a gagné une richesse expressive au-delà du simple transfert d’information en ayant deux modes : la parole et l’écriture.
La caractéristique de la langue japonaise d’assigner plusieurs significations à des sons identiques rend ce proverbe possible.
Leçons pour aujourd’hui
Ce proverbe enseigne aux gens modernes la vérité que « la richesse existe dans les contraintes ».
La société moderne semble offrir des choix infinis. Vous pouvez manger ce que vous voulez, quand vous le voulez. Vous pouvez faire ce que vous aimez, à tout moment.
Mais cette liberté même ne nous épuise-t-elle pas parfois ?
Parce que tout est possible, nous luttons pour choisir. Après avoir choisi, nous regrettons : « Peut-être que l’autre option était meilleure ». Tout le monde a vécu cela.
Établir des contraintes délibérées mène en fait à la liberté mentale. Si vous avez une règle simple comme « Je ne mange pas de viande d’oiseau les jours du Coq », vous n’avez pas besoin d’hésiter.
Vous pouvez juste apprécier des plats de poisson à la place.
Les contraintes réduisent le fardeau de la prise de décision. Elles créent la joie d’être créatif dans les options données.
Pourquoi ne pas créer vos propres petites règles ? « Je fais du temps sans smartphone le lundi ». « J’essaie quelque chose de nouveau le premier de chaque mois ».
N’importe quoi fonctionne.
Cette petite contrainte apportera un nouveau rythme et des découvertes à votre vie quotidienne. La liberté n’est peut-être pas d’avoir tout.
Elle est peut-être de vivre richement dans les contraintes que vous avez choisies pour vous-même.


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