Dans les trois mondes, nulle demeure : Proverbe japonais

Proverbes

Comment lire « Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure »

Sangai ni ie nashi

Signification de « Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure »

« Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure » signifie qu’il n’y a aucun endroit dans ce monde où nous pouvons nous installer de façon permanente. La vie change constamment et est impermanente.

Peu importe la stabilité de la vie que vous construisez, peu importe le confort de votre environnement, cela ne durera pas éternellement. Ce proverbe exprime une vérité fondamentale sur la vie.

Les gens utilisent cette expression lorsqu’ils font l’expérience de la nature éphémère de la vie. Elle s’applique quand une vie qui se déroulait sans encombre change soudainement, ou quand vous faites face à des situations où la stabilité reste hors de portée.

Ce sont des moments où nous reconnaissons l’incertitude de la vie.

Même aujourd’hui, cette phrase capture quelque chose d’essentiel sur la vie. L’effondrement de l’emploi à vie et les changements sociaux imprévisibles nous aident à ressentir le poids de ces mots d’une nouvelle façon.

Origine et étymologie

L’expression « Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure » provient de la cosmologie bouddhiste. Les « trois mondes » est un terme bouddhiste faisant référence à trois royaumes : le royaume du désir, le royaume de la forme et le royaume sans forme.

Le royaume du désir est notre monde rempli de désirs mondains. Le royaume de la forme a une forme physique mais est libre du désir. Le royaume sans forme est un monde spirituel sans même de forme physique.

Le bouddhisme enseigne que les trois mondes sont tous des royaumes d’illusion. Aucun d’eux n’offre la vraie paix.

Ce proverbe existe aussi sous la forme « les femmes n’ont pas de demeure dans les trois mondes ». Cette version était utilisée pour signifier que les femmes n’ont pas de place qui leur soit propre tout au long de leur vie.

Enfants, elles obéissent aux parents, épouses, elles obéissent aux maris, et dans la vieillesse, elles obéissent aux enfants. Cependant, l’original « Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure » exprime l’impermanence bouddhiste qui s’applique à tous les humains, indépendamment du genre.

Nulle part dans ce monde nous ne pouvons nous installer de façon permanente. Tout passe. Ce proverbe exprime cette vérité essentielle sur la vie en empruntant à la cosmologie bouddhiste.

Faits intéressants

Le concept bouddhiste des « trois mondes » n’est pas seulement une division spatiale. Il représente les niveaux de conscience humaine et d’attachement.

Le royaume du désir est l’étape dominée par les désirs sensoriels. Le royaume de la forme est l’étape où le désir est abandonné mais l’attachement aux choses matérielles demeure.

Le royaume sans forme est l’étape où l’attachement matériel est transcendé mais l’attachement spirituel demeure. En d’autres termes, la liberté complète n’existe à aucune étape. Cela contient une profonde perspicacité.

Ce proverbe apparaît dans la littérature de la période d’Edo. Il était largement connu même alors comme une expression de l’impermanence de la vie.

Tant les samouraïs que les citadins l’acceptaient comme une vision universelle de la vie qui résonnait à travers les classes sociales.

Exemples d’usage

  • Après avoir quitté l’entreprise où j’ai travaillé jusqu’à la retraite, je comprends vraiment le dicton « Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure »
  • Rien de ce que nous construisons ne dure éternellement, donc nous n’avons pas d’autre choix que de vivre avec l’état d’esprit de « Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure »

Sagesse universelle

Le proverbe « Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure » a été transmis pendant des centaines d’années. C’est parce que les humains recherchent instinctivement la stabilité et la permanence.

Au fond, nous désirons tous des lieux immuables, des positions inébranlables et des relations qui durent éternellement. Nous construisons des foyers, établissons un statut et approfondissons les liens, tout cela pour obtenir la réassurance que « c’est ici que j’appartiens ».

Mais nos ancêtres ont réalisé quelque chose d’important. Même le château d’apparence la plus solide, la position qui semble la plus certaine et les liens les plus profonds sont fragiles face au flux du temps.

Les enfants quittent le nid, les organisations changent, les corps déclinent, et finalement tout passe.

Cette vérité peut sembler cruelle. Mais ce proverbe ne prêche pas le désespoir. Il enseigne plutôt la futilité de s’accrocher à la poursuite d’un établissement éternel.

Il suggère l’importance de la flexibilité pour accepter le changement.

Parce qu’il n’y a pas d’endroit où s’installer de façon permanente, nous chérissons ce moment présent. Parce que rien n’est éternel, nous faisons face aux personnes et aux choses devant nous avec sincérité.

Cette sagesse pour vivre est intégrée dans ces mots.

Quand l’IA entend cela

La deuxième loi de la thermodynamique montre que l’entropie, ou le désordre, continue d’augmenter partout dans l’univers. Par exemple, la glace fond quand on la laisse seule, les bâtiments s’altèrent, et les corps biologiques se décomposent après la mort.

Peu importe la perfection de l’ordre que vous créez, vous devez continuellement injecter de l’énergie de l’extérieur pour le maintenir.

Ce qui est surprenant ici, c’est que l’enseignement bouddhiste « Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure » a exactement la même structure que cette loi physique.

Le mot « demeure » ne signifie pas seulement un bâtiment. Il signifie un état stable ou un lieu immuable d’appartenance.

Mais la thermodynamique enseigne qu’essentiellement, les états stables n’existent pas dans l’univers. Toutes les structures ne sont que des états temporaires de faible entropie qui s’effondrent inévitablement avec le flux du temps.

Les humains recherchent instinctivement la permanence. Mais du point de vue des lois physiques, ce désir lui-même contredit les principes fondamentaux de l’univers.

Les 37 billions de cellules qui composent notre corps consomment constamment de l’énergie pour maintenir l’ordre. Pourtant, le vieillissement est inévitable. Ce n’est pas une question d’effort individuel mais une loi fondamentale de l’univers.

Les anciens maîtres religieux ont atteint cette vérité par l’observation et la méditation seules, sans équipement expérimental ni formules mathématiques. La science moderne a prouvé que leur intuition était correcte.

Leçons pour aujourd’hui

Ce que ce proverbe nous enseigne aujourd’hui, c’est le courage de lâcher prise de l’attachement. Si vous supposez que votre entreprise actuelle, votre position ou vos relations dureront éternellement, vous souffrirez énormément quand le changement viendra.

Mais si vous comprenez dès le départ que « tout passe », vous pouvez accepter le changement sans peur. Vous pourriez même y voir une nouvelle possibilité.

Cela ne signifie pas que vous ne devriez rien chérir. En fait, c’est le contraire. Parce que rien n’est éternel, nous chérissons les relations et les expériences de ce moment présent.

Parce qu’une fin viendra un jour, nous vivons aujourd’hui pleinement. Cette attitude est la leçon la plus précieuse que nous puissions apprendre de ce proverbe.

Rechercher un lieu stable d’appartenance est un désir humain naturel. Mais en même temps, nous devons accepter la réalité qu’aucun lieu n’est un foyer éternel.

Vivre avec flexibilité tout en équilibrant ces deux vérités — c’est le message que cette ancienne sagesse de « Dans les trois mondes, il n’y a pas de demeure » offre à ceux d’entre nous qui vivons aujourd’hui.

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